Le confinement ?
Le gouvernement a annoncé mercredi 28 octobre et précisé jeudi 29 octobre les contours de ce nouveau confinement, face à la progression de la Covid19, et le moins que l’on puisse dire c’est que cela ressemble plus à un « confinement de la vie privée ».
En effet, la Covid19 progresse fortement dans notre pays, comme partout en Europe, et la protection de la population nécessite la mise en place de mesures collectives. Mais pour ce deuxième confinement le message du gouvernement est « continuez de travailler pour ne pas effondrer notre économie, mais rester chez vous le reste du temps, car nos hôpitaux sont déjà saturés. ».
Mais alors, pourquoi n’y-a-t-il même pas un début de réflexion pour changer notre système économique ? Ou au moins quelques interrogations pour transformer ce système économique ? Ne devrait-on pas enfin se poser la question de savoir si ce modèle économique capitaliste libéral est compatible en réalité avec la réponse aux besoins essentiels des populations, et en premier lieu ceux concernant notre santé ?
Ainsi, si ce confinement est imposé, du fait de la progression de la Covid19, c’est aussi parce que les hôpitaux sont saturés ou en passe de l’être. Mais là encore, est-il normal que pour un pays de 66 millions d’habitants, il n’y ait que 5000 lits de réanimation en temps normal, soit un lit pour 13200 habitants ? Est-il normal que depuis le printemps la capacité de lit de réanimation n’ait pas été augmentée de manière importante ? Est-il normal qu’avant cette crise le gouvernement, tout comme les précédents, ait diminué de manière forte le nombre de lits des hôpitaux ? Mais cette situation est aussi liée à la stratégie de test, de dépistage. Quel est la stratégie de réindustrialisation en matière d’équipement médicaux en France ? Pourquoi les tests de dépistages rapides, qui permettraient certainement de limiter plus rapidement la propagation du virus, ne sont-ils qu’au début de leur mise en place ? La responsabilité du gouvernement est forcément présente mais celle des industriels comme notre Groupe l’est aussi.
Ainsi, depuis plus de 8 ans la CGT Thales porte le projet de reconstruction de l’industrie médical en France. Pourquoi la direction du Groupe n’a-t-elle pas été plus rapide à entendre cette proposition ? Et plus précisément, concernant les tests rapides, pourquoi le projet d’industrialisation de test PCR rapide que nous avons présenté au printemps n’a pas été réellement accéléré par le Groupe avec un soutien fort ? https://coord.cgtthales.fr/2020/06/fabrication-de-testeur-pcr-une-industrie-responsable-pour-thales/
Et le télétravail maintenant ?
Un point a été fait avec la direction Groupe concernant la mise en place du télétravail, de manière massive, conformément à ce que prévoient nos accords. En effet, en cas de situation particulière, telle une pandémie, nos accords prévoient déjà que le télétravail doit s’adapter à la situation.
C’est pour cela que la CGT Thales, en cette période de confinement, a pris la position suivante :
Toujours maintenir le télétravail à l’initiative et au volontariat du salarié
Pouvoir augmenter jusqu’à 100% le télétravail pendant cette période de confinement, réellement en fonction des métiers, de la nature du travail, de l’organisation, … et donc effectivement avec une demande du salarié et une discussion et justification du management.
Concernant le télétravail, il ne faut pas oublier qu’il n’est pas vécu de la même façon par tous les salariés… y compris en cette période. Pour certains il va être fondamental car ils se sentent oppressés par la situation et veulent rester chez eux, en sécurité. Mais pour d’autres il sera perçu comme stressant justement, source y compris de souffrance (c’est ce que certains salariés nous ont répondu lors de notre enquête télétravail suite au premier confinement).
En ce qui concerne la CGT Thales, nous gardons toujours ce principe fondamental et élémentaire en tête :
Il faut adapter le travail à l’homme et non pas adapter l’homme au travail. C’est ce principe qui a guidé et continuera de guider notre position.
Pour l’instant, la position de la direction reste hélas de limiter le télétravail pour « préserver la compétitivité !!! »
Partout, la CGT Thales impulsera avec vous les démarches nécessaires pour débloquer ce verrou, et faire en sorte que ce soit les situations réelles, concrètes et les volontés des salariés qui permettent d’organiser le télétravail.
Qu’en pensez-vous ?
La CGT de Thales Ymare a lancé un sondage express en distribuant plus de 200 bulletins ci-dessous :
Vous avez été 108 à répondre à ce sondage
Le télétravail c’est aussi protéger ceux qui n’ont pas cette possibilité !