Nous nous trouvons aujourd’hui confrontés à une situation de pandémie qui frappe en masse, les salariés, la population de notre pays et quasiment celles de l’ensemble des pays de la planète.
Les causes profondes de la catastrophe sanitaire que nous vivons et à laquelle -malgré l’engagement exceptionnel des salariés d’un service public hospitalier affaibli- nous avons du mal à faire face, ne sont pas mystérieuses.
Ces causes tiennent pour l’essentiel dans les politiques menées dans notre pays- comme dans nombre de pays dans le monde- depuis plusieurs décennies :
Entre la maltraitance continue du salariat, une précarité développée sans relâche, et la construction de la toute puissance du capital et de la finance, toutes les mesures mises en place depuis que je connais le monde du travail ont visé à établir son hégémonie : liberté de circulation des capitaux ; baisse considérable de la fiscalité ; extension continue du champ des privatisations ; statut exclusif de préteur, les banques, qui lui donne la maitrise de l’investissement et construit la dette prétendument « publique ».
Enfin, l’érosion continue de la souveraineté des communautés politiques -condition fondamentale de la démocratie- a constitué le moyen essentiel de la mise en application de cette maltraitance du salariat et de l’établissement de l’hégémonie du capital.
L’affaiblissement du service public hospitalier, la gestion des hôpitaux comme les entreprises, le retard de la recherche médicale, l’incapacité nationale -due à des délocalisations délibérées à vocation financière- de produire les nécessaires instruments sanitaires et le caractère de classe des effets de la pandémie (la vulnérabilité à la maladie est pour beaucoup liée à la condition sociale) … toutes ces réalités trouvent leurs causes dans les politiques publiques que nous subissons depuis des années. La rapidité de la propagation du virus Covid19, conséquence directe des purges drastiques dans les systèmes sanitaires des pays gérés dans le cadre de la domination de l’économie capitaliste, est en train de produire une situation catastrophique avec son cortège de drames humains, de ravages au plan social et économique.
Dans ce contexte la vraie nature des acteurs politique et économique(le patronat et les actionnaires) se révèle au grand jour, pour celles et ceux qui ne l’avait pas encore mesuré.
Nous concernant, depuis le début de la pandémie et du confinement, les élu-e-s CGT vous ont réclamé la suspension des activités et l’évacuation du site de la Ferté, sur lequel des salariés avaient été contaminés, et avaient donc provoqué d’autres contaminations et la peur. D’où notre inscription au Registre des Dangers Graves et Imminents dès le 17 mars.
Nous en sommes toujours au même point : nous réitérons notre demande de suspension des activités pour toute la durée du confinement, sur la base du risque de propagation du virus dès lors que vous obligez les salarié-e-s à se déplacer, et ce malgré les mesures sanitaires que vous avez mises en place. Le risque zéro n’existe pas, il est donc inutile de l’accentuer en reprenant toute activité .
Nous n’aiderons les personnels de santé à combattre ce virus qu’en restant chez nous…elles et ils le disent et redisent et c’était même inscrit sur notre écran de télévision pendant que le Président MACRON faisait son allocution- pour dire le contraire : reprendre le travail… !
Vous nous demandez de nous prononcer sur les modalités de mise en œuvre du chômage partiel, pour qu’une fois de plus ce soit à l’état de compenser les pertes financières des actionnaires, en l’absence de production. Mais l’Etat, c’est nous : Nos impôts, nos cotisations…
Pour nous, la solution à envisager, c’est que les actionnaires (qui ont été et qui sont les acteurs des causes de la situation de pandémie qui dure) sortent les profits qu’ils ont accumulés sur notre dos depuis toujours (ce sont des centaines et des centaines de millions) pour payer, et indemniser les salarié-e-s qui ne peuvent pas travailler. Ce n’est pas à nous de payer les répercussions des choix des politiques capitalistes que vous avez mises en œuvre, et qui nous ont conduit à la situation d’aujourd’hui !
Au pire, adressez vous aux compagnies d’assurances ou aux banques pour payer les salarié-e-s. Pas à l’Etat, pas à nous.
Déjà, vous avez touché des millions au titre du CICE, et c’est nous qui les avons payés et qui continueront de les payer.
Vous nous demandez aujourd’hui un avis sur les modalités de mises en oeuvre du chômage partiel. Mais ce n’est pas à nous de donner notre avis sur le sujet…C’est à vous de prendre vos responsabilités, et à vous seul. Très concrètement, vous avez besoin de la caution de la CGT pour ce dossier, mais vous avez refusé notre mention de danger grave et Imminent … et vous nous projetez déjà dans la reprise d’activité alors que le confinement a été prolongé au 11 mai…
Nous demander de nous positionner sur cette question de mise en œuvre du chômage c’est en quelque sorte nous demander de nous passer nous-mêmes la corde au cou. Mais c’est le principe de votre management : obtenir la caution des représentants du personnel pour la politique capitaliste que vous persistez à mettre en œuvre. La CGT de La ferté Saint Aubin n’est pas dans « l’union sacrée » réclamée par le MEDEF, pour faire front au virus. Nous vous disons que vous, êtes responsables de la propagation et nous vous demandons de sortir vos profits au lieu de vouloir faire payer l’Etat, c’est à dire nous, une fois de plus !
En conséquence , La CGT ne cautionnera pas votre demande.