La réforme des retraites : Une attaque contre le niveau des pensions

L’enjeu de ces élections est l’influence que l’on aura sur le projet de loi sur les retraites qui est en train d’être élaboré par le gouvernement. Aujourd’hui, rien n’est fait : le rapport Delevoye n’est qu’un rapport.

Les décisions restent à venir.

Les élections ont lieu établissement par établissement, ce ne sont pas pour autant des élections strictement locales.

Le système Français actuel de retraite a deux caractéristiques principales :

D’une part, il est par répartition. Il y a peu de retraite par capitalisation.

D’autre part, il est à prestation garantie, c’est-à-dire qu’au début de la carrière on sait que le taux plein du régime général de retraite de la sécurité sociale est de 50% du salaire moyen, Les retraites complémentaires venant se rajouter.

Les attaques récentes contre les retraites, au-delà des augmentations des cotisations, ont porté sur le calcul du salaire moyen (passage des 10 aux 25 meilleures années), ensuite sur les complémentaires (fusion AGIRC ARCO qui a eu comme effet de siphonner les réserves financière de l’AGIRC).

Le rapport Delevoye propose de passer à un modèle à point (comme les complémentaires), c’est-à-dire à une retraite à ressource définie. D’ailleurs, Emmanuel Macron ne se cache pas de vouloir stabiliser la dépense pour les retraites au niveau actuel soit 14% du PIB. Ce qui va varier, ce n’est donc pas le besoin de financement mais la valeur du point, ce qui va entrainer à terme, et malgré les affirmations du gouvernement, une baisse du niveau des pensions.

Et si on ajoute le calcul sur la totalité de la carrière au lieu des 25 meilleures années…la retraite par capitalisation est en embuscade.

A rebours la CGT porte l’ambition d’un régime de retraite solidaire pour tous avec les caractéristiques actuelles (répartition et prestations garanties).

Les sources de financement d’un tel système existent si on prend la peine de les chercher. A titre d’exemple :

  • Le Conseil d’orientation des retraites (COR) estime que la baisse du taux de chômage à 7,4 % à l’horizon 2022 permettrait de dégager des ressources à hauteur de 0,4 point de PIB (près de 10 milliards d’euros)
  • Une augmentation des salaires de 3,5 % dégagerait immédiatement 6,5 milliards d’euros;
  • L’égalité salariale femmes/hommes rapporterait 5,5 milliards d’euros (source Cnav)
  • L’instauration d’un malus sur les emplois précaires rapporterait 10 milliards d’euros ;
  • La CGT propose de créer une contribution sociale sur les revenus financiers distribués par les entreprises, à un taux équivalent aux cotisations employeurs sur les salaires. Cette contribution pourrait rapporter 30 milliards d’euros

On se laisse tondre sans, rien faire où on vote CGT, c’est à vous de choisir !

Imprimer cet article Télécharger cet article